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Patrick Modiano

Patrick Modiano
Patrick Modiano à Stockholm lors de la conférence de presse de l'Académie suédoise le 6 décembre 2014.
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Jean Patrick ModianoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
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Langue d'écriture
Père
Albert Modiano (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Fratrie
Rudy Modiano (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Dominique Zehrfuss (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Autres informations
Membre de
Genres artistiques
Adjectifs dérivés
« modianesque »
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Distinctions
Prix Goncourt (Rue des Boutiques obscures) ()
Prix Nobel de littérature ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Œuvres principales

Patrick Modiano est un écrivain français, né le à Boulogne-Billancourt.

Il est l'auteur d’une trentaine de romans primés par de nombreux prix prestigieux parmi lesquels le grand prix du roman de l'Académie française et le prix Goncourt. Axée sur l'intériorité, la répétition et la nuance, son œuvre romanesque se rapproche d'une forme d'autofiction par sa quête de la jeunesse perdue. Elle se centre essentiellement sur le Paris de l'Occupation et s'attache à dépeindre la vie d'individus ordinaires confrontés au tragique de l'histoire et agissant de manière aléatoire ou opaque[1].

Le , son œuvre est couronnée par le prix Nobel de littérature pour « l'art de la mémoire avec lequel il a évoqué les destinées humaines les plus insaisissables et dévoilé le monde de l'Occupation », comme l'expliquent l'Académie suédoise[1],[2] et son secrétaire perpétuel Peter Englund, qualifiant l'auteur de « Marcel Proust de notre temps »[3],[4],[5]. Son œuvre est traduite en trente-six langues[3].

Biographie

Une courte jeunesse (1945-1956)

Jean Patrick Modiano[note 1] naît dans une villa-maternité du Parc des Princes à Boulogne-Billancourt[6], 11, allée Marguerite[7] ; il est le fils d'Albert Rodolphe Modiano (1912-1977)[8], administrateur de sociétés[9],[10], et de Louisa Colpijn (1918-2015), « moitié hongroise, moitié belge »[11], comédienne flamande arrivée à Paris en [12], connue ultérieurement sous son nom d'actrice de cinéma belge Louisa Colpeyn.

Son père, Albert Rodolphe Modiano, orphelin à 4 ans, n'a pas connu son propre père, un aventurier toscan[13], Juif d'Alexandrie, né à Salonique (Grèce), d'une grande famille italo-juive de cette ville, qui s'établit en 1903 avec la nationalité espagnole, comme antiquaire à Paris, 5 rue de Châteaudun[14], après une première vie à Caracas[14]. Élevé avec son frère[15], square Pétrelle[13] puis square de la rue d'Hauteville[15], par une mère anglo-picarde[14], dans un certain abandon, c'est à l'âge de 30 ans qu'Albert Modiano rencontre dans le Paris occupé, en [16], Louisa Colpijn, alors traductrice à la Continental[12].

Τrafiquant de marché noir dans sa jeunesse, vivant dans le milieu des producteurs de cinéma originaires d'Europe centrale[17], Albert Modiano a été, juste avant la guerre et après quelques échecs dans la finance et le pétrole[15], gérant d'une boutique de bas et de parfums, sise 71 boulevard Malesherbes[18]. Après sa démobilisation[18], il se trouve sous le coup de la loi du 3 octobre 1940 contre les juifs mais ne se déclare pas au commissariat[19] comme il en a l'obligation. En , soit six mois avant le décret du portant application de cette loi et organisant les déportations, il entre dans la clandestinité à la suite d'une rafle[19] et après s'être évadé[20]. Introduit dans ces circonstances par un ami banquier italien[21], ou par la maîtresse d'un de ses dirigeants[22], au bureau d'achat du Sicherheitsdienst (le service de renseignements de la SS)[21] qu'il fournira par le marché noir[23], « Aldo Modiano[15] » a, au moment de sa rencontre avec Louisa Colpijn, commencé d'accumuler une fortune[21] qui durera jusqu'en 1947[24]. Désormais protégé des arrestations, mais pas des poursuites[25], il s'installe début 1943[26] 15 quai de Conti[12] avec sa nouvelle compagne, là où vécut l'écrivain Maurice Sachs, qui y laissa sa bibliothèque[27]. Le couple y mène la vie de château[26] et fréquente la pègre[28], et cela jusqu'à la Libération, qui coïncide avec la naissance de leur fils aîné, Patrick.

L'enfant est confié à ses grands-parents maternels venus à Paris pour cela, renforçant chez lui le flamand comme langue maternelle[24]. En , sa mère rentre de vacances à Biarritz sans lui, l'y laissant pour deux ans à la nourrice[29] de son frère Rudy, né le [24]. C'est là qu'à cinq ans, il est baptisé, en l'absence de ses parents, et inscrit dans une école catholique[29]. Début 1952, sa mère, rejetante[30] qui souhaite assurer ses tournées en province, installe les deux frères à Jouy-en-Josas, où ils deviennent enfants de chœur, chez une amie dont la maison sert à des rendez-vous interlopes[31],[32]. L'arrestation en de cette amie pour cambriolage[33] le ramène pour trois ans[34] dans un foyer désuni[31]. Les seuls signes d'attention lui viennent des prêtres et des dames qui assurent le catéchisme[34].

L'atmosphère particulière de cette enfance, entre l'absence de son père — au sujet duquel il entend des récits troubles — et les tournées de sa mère, le rend très proche de son frère Rudy. La mort de celui-ci à la suite d'une leucémie à l'âge de dix ans, en [35], sonne la fin de l'enfance. L'écrivain gardera une nostalgie marquée de cette période et dédiera ses premiers ouvrages, publiés entre 1967 et 1982, à ce frère disparu en une semaine.

L'adolescence (1957-1962)

D'[36] à [37], il est placé en pensionnat, avec d'autres adolescents de parents fortunés[38], à l'école du Montcel à Jouy-en-Josas, où la discipline et le fonctionnement militaires[39] font de lui un fugueur[40] récidiviste[37]. De [41] à [42], on l'éloigne un peu plus[41] en le confiant aux pères du collège-lycée Saint-Joseph de Thônes, en Haute-Savoie[41], prison[43] où il attrape la gale[44] dans un linge rarement changé[45] et éprouve avec ses camarades paysans[46] la solidarité de la faim[47].

De retour en d'une tournée ruineuse[48] de vingt-deux mois à travers l'Espagne[49], sa mère trouve son père en ménage avec une blonde italienne en instance de divorce de vingt ans plus jeune que lui[50] qu'il épouse un an plus tard[51]. Ses parents vivent désormais chacun à un étage de leur duplex commun[52].

Soutenu depuis l'âge de quinze ans par Raymond Queneau, ami de sa mère rencontré en 1960, qui lui donne des leçons particulières de géométrie, il décroche son baccalauréat à Annecy en [42], avec un an d'avance. Comme son père, il a l'ambition balzacienne de faire fortune mais en devenant écrivain[53]. Toutefois, éthéromane[29], il abandonne définitivement[42] les études à la rentrée suivante, en [51], en désertant l'internat[54] du lycée Henri-IV à Paris où il a été inscrit en terminale « philosophie »[55]. Sa belle-mère refuse de l'héberger chez elle, quai Conti, à moins de deux kilomètres de là[51].

Il vient habiter, à la place de son père, chez sa mère[56]. Là, neuf mois plus tôt, en [52], il connaît ses premières expériences amoureuses avec une amie de sa mère, de plus de dix ans son aînée[57]. Pour subvenir aux besoins de cette mère[58] qui n'a pas de contrat[54], il mendie[56] auprès de son père, qui organise[59] leurs rencontres à l'insu de sa nouvelle épouse[60].

Vers l'âge adulte (1963-1966)

Ce n'est que dans le foyer d'une ancienne relation, baby sitter, et de son mari vétérinaire aux haras de Saint-Lô, qu'il peut goûter, le temps renouvelé de quelques vacances, un semblant de vie familiale[61]. À partir de l'été 1963[58], toujours pour pallier l'impécuniosité de sa mère, il revend à des libraires des éditions remarquables volées chez des particuliers ou dans des bibliothèques[62]. Trois ou quatre fois, la dédicace d'un grand auteur ajoutée de sa main augmente fortement la plus-value, falsification qui deviendra un jeu[63].

En [64], une inscription contre son gré en hypokhâgne au lycée Michel-Montaigne à Bordeaux[65], en forme de bannissement ourdi par sa belle-mère[65], se solde par une nouvelle fugue[66] et une rupture avec son père[67] qui durera près de deux ans[68]. Le soir du , envoyé par sa mère chercher auprès de celui-ci un secours financier, il est emmené par la maréchaussée abusivement alertée par cette belle-mère[69]. Son père, sans un mot pour lui, le dénonce au commissaire comme un « voyou »[70].

À la rentrée 1965, il s'inscrit à la Sorbonne en faculté de lettres pour prolonger son sursis militaire[71]. Il n'assiste à aucun cours[71] mais fréquente, à Saint-Germain des Prés, des adeptes du psychédélisme et du tourisme hippy à Ibiza[72]. Il retrouve au Café de Flore les précurseurs du mouvement Panique[73] auxquels il soumet son premier manuscrit[74]. C'est donc à un connaisseur qu'en 1966 Le Crapouillot commande pour son « spécial LSD » un article évoquant la génération Michel Polnareff, premier texte publié de Patrick Modiano[75].

Le samedi, Raymond Queneau le reçoit chez lui à Neuilly pour un déjeuner hilare que prolonge durant l'après-midi une promenade dans Paris évocatrice de Boris Vian[76]. En , son père reprend contact avec lui mais c'est pour le persuader de devancer l'appel[68], ce qui se termine par un échange épistolaire acerbe[77]. Libéré par sa majorité, Patrick Modiano ne reverra jamais son père[73] qui meurt en 1977.

L'écriture et la reconnaissance (1967–1978)

Dans une interview de Jacques Chancel, il se présente comme un admirateur des styles de Paul Morand et de Louis-Ferdinand Céline[78].

Sa rencontre avec Raymond Queneau est cruciale. Introduit par celui-ci dans le monde littéraire, Patrick Modiano a l'occasion de participer à des cocktails donnés par les éditions Gallimard. Il y publie son premier roman en 1967, La Place de l'Étoile, après en avoir fait relire le manuscrit à Queneau. À partir de cette année, il se consacre exclusivement à l'écriture.

Avec Hughes de Courson, camarade d'Henri-IV, il compose un album de chansons, Fonds de tiroirs, pour lesquelles ils espèrent trouver un interprète. Ιntroduit dans le show bizz, de Courson propose l'année suivante, en 1968, la chanson Étonnez-moi, Benoît…! à Françoise Hardy[75]. Deux ans plus tard, ce sera L'Aspire-à-cœurs chantée par Régine[75]. En mai 68, Modiano est sur les barricades mais en tant que journaliste pour Vogue[75].

Le , il épouse Dominique Zehrfuss, fille de l'architecte du CNIT, Bernard Zehrfuss[note 2]. De cette union naissent deux filles, Zina Modiano (1974), future réalisatrice, et Marie Modiano (1978), chanteuse et écrivain.

Dès son troisième roman, Les Boulevards de ceinture, le grand prix du roman de l'Académie française de l'année 1972 l'inscrit définitivement comme une figure de la littérature française contemporaine.

En 1973, il écrit, avec le réalisateur Louis Malle, le scénario du film Lacombe Lucien, dont le sujet est un jeune homme, désireux de rejoindre le maquis pendant l'Occupation, que le hasard fait basculer dans le camp de la Milice et de ceux qui ont emprisonné son père. Le scénario, publié chez Gallimard, est présenté par Modiano à l'émission Italiques[79]. La sortie du film en déclenche une polémique au sujet de l'absence de justification du parcours du personnage, ressentie comme un déni de l'engagement, voire une remise en cause de l'héroïsme, et provoque l'exil de Malle.

En 1975, il écrit le scénario et les dialogues du téléfilm Un innocent réalisé par Nadine Trintignant dans la série Madame le juge, où un rôle est donné à sa mère, Luisa Colpijn[80].

Le journaliste et historien Emmanuel Berl quelques mois avant sa disparition en septembre 1976, répond aux questions de l'écrivain Modiano[81]. Un livre récapitulant ce long entretien intitulé crûment Interrogatoire est publié chez Gallimard la même année[82].

En 1977, Gérard Lebovici lui propose à nouveau d'écrire pour le cinéma un scénario sur Jacques Mesrine, avec Michel Audiard. Le film ne se fera pas mais il en restera une amitié durable pour ce dernier[63].

En , il parvient à la consécration avec son sixième roman, Rue des Boutiques obscures, qui reçoit le prix Goncourt[83].

Thèmes

Une histoire fantôme

Les romans de Patrick Modiano sont traversés par le thème de l'absence, de « la survie des personnes disparues, l’espoir de retrouver un jour ceux qu'on a perdus dans le passé », avec le goût de l'enfance trop vite effacée[17]. Son œuvre littéraire est d'abord construite à partir de deux thèmes majeurs : la quête de l'identité (la sienne et celle de son entourage), ainsi que l'impuissance à comprendre les désordres, les mouvements de la société. Ce qui produit un phénomène où le narrateur se trouve presque toujours en observateur, subissant et essayant de trouver un sens aux nombreux événements qui se produisent devant lui, relevant des détails, des indices, qui pourraient éclaircir et constituer une identité.

Modiano (ou son narrateur) se montre parfois comme un véritable archéologue de la mémoire, relevant et conservant le moindre document, insignifiant au premier abord, afin de réunir des informations à propos de lui-même, de proches ou bien d'inconnus. Certaines pages sont travaillées de façon à sembler être écrites par un détective ou par un historiographe.

Autre obsession de Modiano, la période de l'Occupation allemande. Né en 1945, il ne l'a évidemment pas connue, mais il s'y réfère sans cesse à travers le désir de cerner la vie de ses parents durant cette période au point de se l'approprier et d'y plonger certains de ses personnages. L'évidente dualité idéologique de ses parents tend ainsi à faire émerger dans ses œuvres des protagonistes à la situation floue, aux limites et profils mal définis (notamment dans la première trilogie, dite « de l'Occupation », que composent ses trois premiers romans).

La question du père

Le thème du père et de la paternité est central chez Patrick Modiano. D'abord parce qu'il constitue l'épicentre de tout un réseau de thèmes secondaires variables (l'absence, la trahison, l'hérédité…), mais aussi parce qu'il s'agit d'un élément d'autofiction déterminant l'ensemble de son univers romanesque. Ce thème est ainsi majoritairement présent comme toile de fond des récits de Modiano, et plus directement dans le récit autobiographique Un pedigree[84].

Albert Modiano reste une énigme sur divers points, et l'écriture permet à l'auteur de les développer de façon libératrice. De sa jeunesse, on ignore quasiment tout, hormis sa participation à quelques trafics. Durant l'Occupation, il vit dans l'illégalité complète et utilise une fausse identité (Henri Lagroua) qui lui permet de ne pas porter l'étoile jaune. Mais le plus troublant reste un épisode dans lequel, après avoir été pris dans une rafle, Albert Modiano est emmené à Austerlitz, annexe du camp de Drancy, pour un convoi[note 3]. De façon surprenante, il sera rapidement libéré par un ami haut placé. L'identité de cet individu demeure floue. On suppose qu'il s'agit d'un membre de la Carlingue, et sans doute, selon les différentes évocations de Patrick Modiano, d'Eddy Pagnon, un des proches d'Henri Lafont, un des chefs de la Gestapo française.

Ayant pour habitude de rencontrer son fils dans des lieux hautement fréquentés, comme les halls de gares et d'hôtels, Albert Modiano est toujours préoccupé par de mystérieuses affaires.

Son fils décide à l'âge de dix-sept ans de ne plus le revoir. Il apprendra sa mort (jamais élucidée), sans jamais connaître le lieu de l'inhumation.

Controverses

Dans Dora Bruder, considéré comme l'une de ses œuvres les plus importantes, il ne fait pas état de l'apport de Serge Klarsfeld à la préparation de l'écriture[85]. Klarsfeld en est dépité et lui en fait part dans un courrier du [86].

Le roman Oublier Modiano de Marie Lebey (2011) crée une polémique avec l'écrivain qui n'admet pas de voir certains épisodes de sa vie romancée, en particulier la mort de son frère. L'avocat de Modiano écrit à l'éditeur de Marie Lebey pour lui dire combien l'écrivain a été choqué par ce texte qui lui rend pourtant hommage[87].

Œuvre

Romans et récits

Littérature d'enfance et de jeunesse

Théâtre

Essais et discours

Préfaces

Chansons

Patrick Modiano a écrit en 1967 une vingtaine de chansons mises en musique par Hughes de Courson. Certaines ont fait l'objet d'un disque intitulé Fonds de tiroir — regroupant douze morceaux : trois instrumentaux plus neuf chansons sur des textes de Modiano —, paru en 1979 aux éditions Ballon noir et passé inaperçu à l'époque[94]. L'album est édité en CD en 1997, aux éditions Masq, et réédité en 2005 sous le titre Fonds de tiroirs 1967[note 5].

On dénombre aussi quatre chansons pour Françoise Hardy, Étonnez-moi Benoît… ! (interprétée en 1968 sur le disque suivant son tube Comment te dire adieu), San Salvador et Je fais des puzzles (adaptation en français de la chanson Magic Horse de Micky Jones) qui figurent sur l'album Soleil sorti en 1970 et À cloche-pied sur la grande muraille de Chine (version française de Soon Is Slipping Away de Tony Macaulay)[94], plus une autre pour Régine[94], L’Aspire-à-cœur (qui figure sur l'album La Fille que je suis en 1970), une pour Henri Seroka (Les oiseaux reviennent, titre évoqué dans Livret de famille) et une pour Myriam Anissimov[94] (À tout petits petits petons).

Trois chansons (Les Escaliers, Le Commandeur et Mélé-cass issue des Fonds de tiroirs) figurent également au répertoire de la comédienne Mona Heftre[note 6].

Deux chansons tirées des Fonds de tiroir (La Coco des enfants sages et Les Escaliers) figurent au répertoire de Casse-Pipe et ont été enregistrées par ce groupe sur leur premier disque Chansons Noires - Tome 1 en 1993.

Prix littéraires (récapitulatif)

Filmographie

Scénariste

Acteur

Adaptations de ses romans

Décorations

Hommages

Odonymie

La municipalité de Bessancourt dans le Val-d'Oise a donné le nom de l'écrivain à l'une des rues de la commune.

Le Baiser Modiano

En 2004, Vincent Delerm écrit et compose sur son deuxième album, Kensington Square, une chanson qui s'intitule Le Baiser Modiano[105] ; elle raconte le souvenir d'un baiser donné le jour où les protagonistes auraient croisé Modiano, tout cela dans une ambiance brumeuse de cafés et de squares parisiens typiques de certains livres de Modiano[106],[note 8].

Delerm y cite notamment le square Carpeaux du 18e arrondissement de Paris (au-dessus duquel habitait sa grand-mère qu'il allait visiter le dimanche et qui l'avait inspiré). À la première écoute de cette chanson à la radio, Modiano interviewé à ce sujet avoue qu'il a eu peur, se demandant comment Delerm avait pu savoir qu'il fréquentait cet endroit dans sa jeunesse et ajoutant : « Il y a un truc[107],[108],[109]. »

Notes et références

Notes

  1. L'essentiel de la jeunesse de Patrick Modiano est surtout connu par ce qu'il en livre dans son « roman familial » Un pedigree, Paris, éditions Gallimard, 2005 (ISBN 978-2-0707-7333-6).
  2. Dans une interview à Elle du 6 octobre 2003, elle raconte une anecdote symptomatique de la querelle esthétique entre héros et subversifs :

    « Je garde un souvenir catastrophique de la journée de notre mariage. Il pleuvait. Un vrai cauchemar. Nos témoins étaient Raymond Queneau, qui avait protégé Patrick depuis son adolescence, et André Malraux, un ami de mon père. Ils ont commencé à se disputer à propos de Dubuffet, et nous, on était là comme devant un match de tennis ! Cela dit, ça aurait été amusant d’avoir des photos, mais la seule personne qui avait un appareil avait oublié de mettre de la pellicule. Alors il ne nous reste qu’une seule photo, de dos et sous un parapluie ! »

  3. L'épisode est raconté notamment dans Fleurs de ruine.
  4. Le texte, initialement titré Has Been, est resté inédit.
  5. Denis Cosnard, « Fonds de tiroir 1967, un disque de Patrick Modiano et Hughes de Courson », sur Le Réseau Modiano, (consulté le ).
    Édité par le label Le Roseau et initialement distribué par Harmonia Mundi.
  6. Elle les a notamment interprétées lors d'un récital au théâtre Déjazet en 2010.
  7. Sa mère, Louisa Colpeyn, tient un rôle dans le téléfilm.
  8. Extrait :

    C'est le soir où près du métro
    Nous avons croisé Modiano
    Le soir où tu voulais pas croire
    Que c'était lui sur le trottoir
    Le soir où j'avais dit « Tu vois
    La fille juste en face du tabac
    Tu vois le type derrière de dos
    En imper gris c'est Modiano » (…)
    Et le baiser qui a suivi
    Sous les réverbères, sous la pluie
    Devant les grilles du square Carpeaux
    Je l’appelle Patrick Modiano

Références

  1. a et b « Le Français Patrick Modiano remporte le Nobel de littérature », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  2. (fr) « Le Nobel de littérature décerné à … Patrick Modiano », Ijsberg Magazine, 9 octobre 2014.
  3. a et b « Patrick Modiano Prix Nobel de littérature ! », sur Le Point, (consulté le )
  4. Voir, (en) Alexandra Alter and Dan Bilefsky. « Patrick Modiano, a Modern 'Proust', Is Awarded Nobel in Literature », The New York Times, Thursday, October 9, 2014.
  5. [vidéo]« Le discours du prix Nobel de Patrick Modiano » : « Lauréat du prix Nobel de littérature 2014, l'écrivain français Patrick Modiano a prononcé ce dimanche à Stockholm (Suède) son discours de réception du prix », le .
  6. « Les premières pages de Dans la peau de Patrick Modiano, de Denis Cosnard », lexpress.fr.
  7. Un pedigree, p. 9.
  8. Voir sur lereseaumodiano.blogspot.se, novembre 2011.
  9. « "Un Joyau signé Modiano" par Marc Lambron », sur lepoint.fr, 27 avril 2001, modifié le 22 janvier 2007 (consulté le ).
  10. Jérôme Garcin, Littérature vagabonde, Paris, Flammarion, (ISBN 978-2-08-122836-8 et 2-08-122836-X).
  11. Voir sur lereseaumodiano.blogspot.se, novembre 2011.
  12. a b et c Un pedigree, p. 12.
  13. a et b Un pedigree, p. 13.
  14. a b et c Un pedigree, p. 14.
  15. a b c et d Un pedigree, p. 15.
  16. Un pedigree, p. 20.
  17. a et b Encyclopædia Universalis (lire en ligne).
  18. a et b Un pedigree, p. 16.
  19. a et b Un pedigree, p. 17.
  20. Un pedigree, p. 18.
  21. a b et c Un pedigree, p. 23.
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  23. Un pedigree, p. 24.
  24. a b et c Un pedigree, p. 33.
  25. Un pedigree, p. 28.
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  48. Un pedigree, p. 73.
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  53. Un pedigree, p. 77.
  54. a et b Un pedigree, p. 86.
  55. Un pedigree, p. 83.
  56. a et b Un pedigree, p. 87.
  57. Un pedigree, p. 76.
  58. a et b Un pedigree, p. 88.
  59. Un pedigree, p. 89.
  60. Un pedigree, p. 90.
  61. Un pedigree, p. 94-95.
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  65. a et b Un pedigree, p. 98.
  66. Un pedigree, p. 99.
  67. Un pedigree, p. 100.
  68. a et b Un pedigree, p. 115.
  69. Un pedigree, p. 101.
  70. Un pedigree, p. 102.
  71. a et b Un pedigree, p. 105.
  72. Un pedigree, p. 110.
  73. a et b Un pedigree, p. 120.
  74. Un pedigree, p. 121.
  75. a b c et d J. Dupuis, « Les huit secrets de Patrick Modiano », in L'Express, Paris, 5 janvier 2011.
  76. Un pedigree, p. 108.
  77. Un pedigree, p. 117-119.
  78. « Jacques Chancel et les politiques », France 2.
  79. Italiques, deuxième chaîne de l'ORTF, 8 février 1973.
  80. a et b Institut National de l’Audiovisuel- Ina.fr, « Madame le juge - Pack VOD Ina.fr », sur Ina.fr (consulté le ).
  81. Emmanuel Berl avait loué le second roman du jeune Modiano, La Ronde de nuit, par un long article intitulé "Patrick Modiano et la ronde des elfes" de la revue Contrepoint n°2, Paris, octobre 1970.
  82. Emmanuel Berl et Modiano par le blog Le Réseau Modiano de Denis Cosnard en date du 12 novembre 2011.
  83. « Modiano Goncourt enfin ! », reportage de Patrick Grainville dans Les Nouvelles littéraires du 23 novembre 1978, no 2662.
  84. « Le livret de famille de Patrick Modiano », par Pol Vandromme, Valeurs actuelles du 4 février 2005. [lire en ligne].
  85. « Sur les traces de Dora Bruder, 3. par Claire Placial », langues de feu'
  86. Beate et Serge Klarsfeld, Mémoires, Fayard/Flammarion, p. 629.
  87. « Modiano veut qu'on l'oublie » sur nouvelobs.com, le .
  88. « Patrick Modiano : "Basculer dans l'imaginaire" », France Culture, L'invité des matins par Guillaume Erner, le .
  89. « La Polka, une pièce de Patrick Modiano » sur le site Le Réseau Modiano.
  90. La Polka de Patrick Modiano sur lesarchivesduspectacle.net.
  91. Discours de réception du Prix Nobel, une traduction du journal Le Monde.
  92. Préface au Journal d'Hélène Berr par Patrick Modiano, Le Nouvel Observateur du 3 janvier 2008.
  93. Préface d’À l'Ouest, rien de nouveau d’Erich Maria Remarque.
  94. a b c et d « Un écrivain avec plus d’un 45 tours dans son sac » par François-Xavier Gomez, Libération du 9 octobre 2014.
  95. Lauréats du prix Relay, sur le site officiel.
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  107. France 3, La vie secrète des chansons : Fan de… (2015), réalisation Alexis de la Fontaine, présentation André Manoukian, diffusion 10 mai 2018, à partir de 43 min 52 s.
  108. Interview initiale de Patrick Modiano par Guillaume Durand dans l'émission Esprits libres du 5 octobre 2007 sur France 2. Annonce en ligne.
  109. « Patrick Modiano, "Je me souviens de tout…" du 12 octobre sur France 5 (page 15) », sur Telescoop (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

Essais

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  • Thierry Laurent, L'Œuvre de Patrick Modiano : une autofiction, avec une lettre-préface de Patrick Modiano, Presses universitaires de Lyon, 1997 De ce livre, Patrick Modiano a écrit dans sa lettre-préface : « Il m'éclaire sur moi-même. »
  • Olivier Barrot, Pages pour Modiano, Paris, Le Rocher, 1999
  • Donato Sperduto, « Les farces nocturnes : Balzac et Patrick Modiano », Lendemains, 2004, p. 114-115, p. 226-236
  • Dervila Cooke, Present Pasts: Patrick Modiano's (Auto)Biographical fictions, Rodopi, 2005 (ISBN 9042018844)
  • John E. Flower, Patrick Modiano, Rodopi, 2007 (ISBN 9042023163)
  • Nadia Butaud, Patrick Modiano, Paris, Textuel, 2008
  • Annelies Schulte Nordholt, Perec, Modiano, Raczymow. La génération d’après et la mémoire de la Shoah, Rodopi, 2008
  • Roger-Yves Roche, Lectures de Modiano, Paris, Cécile Defaut, 2009
  • Bruno Blanckeman, Lire Modiano, Paris, Armand Colin, 2009
  • Anne-Yvonne Julien (dir.), Modiano ou les intermittences de la mémoire, Paris, Hermann, 2010
  • Denis Cosnard, Dans la peau de Patrick Modiano, Paris, Fayard, 2011
  • Cahier Modiano, dirigé par Maryline Heck et Raphaëlle Guidée, Paris, L'Herne, 2012
  • Béatrice Commengé, Le Paris de Modiano, Éditions Alexandrines, 2015
  • Elisabetta Sibilio, Leggere Modiano, Carocci, 2015
  • Europe, « Patrick Modiano », Maxime Decout (dir.), , n° 1038
  • Fernando Castillo Cáceres, París-Modiano. De la Ocupación a Mayo del 68, Madrid, Fórcola, 2015
  • Marc Alpozzo, Patrick Modiano, coll. « Duetto », Paris, Nouvelles lectures, 2018, 35 p. (ISBN 978-2-37424-052-7)
  • Philippe Zard, « Spectres juifs chez Perec et Modiano », in De Shylock à Cinoc. Essai sur les judaïsmes apocryphes, Classiques Garnier, 2018, p. 505-568
  • Didier Saillier, Poétique de la répétition chez Patrick Modiano - Style, symptômes, vestiges, L'Harmattan, 2021, 112 p.

Romans, témoignages

Thèses

  • Olivier Tardy, « La quête de l'identité chez Patrick Modiano », université de Besançon, 1984
  • Xiao-He Chen, « Mémoire et quête dans quelques romans de Patrick Modiano », université Paris 7, 1992
  • Florence Davidovits, « L'écriture de la nostalgie dans l'œuvre de Modiano », université d'Amiens, 1993
  • Pierre Srour, « La métaphysique dans les romans de Patrick Modiano », université de Metz, 1994
  • Thierry Laurent, « L'autofiction dans les romans de Patrick Modiano », université Paris 4, 1995
  • Shounong Feng, « Problématique de l'identité chez Patrick Modiano », université de Besançon, 1996
  • Elena-Brandusa Steiciuc, « Patrick Modiano - une lecture multiple », université de Bucarest, 1997
  • Denise Cima, « Les images paternelles dans l'œuvre de Patrick Modiano », université de Nantes, 1998
  • Baptiste Roux, « Figures de l'Occupation dans les romans de Patrick Modiano », université Paris 4, 1998
  • Manal Salama, « Fantasmes et angoisses dans les trois premiers romans de Patrick Modiano », université de Poitiers, 1999
  • Annie Demeyère, « Portraits de l'artiste dans l'œuvre de Patrick Modiano », université Paris 10, 2000
  • Céline Magaud, « Romans, écriture, identité : Paul Auster, Assia Djebar, Patrick Modiano, Toni Morrison », université Paris 3, 2001
  • Samuel Khalifa, « Le traitement symbolique et poétique de Paris dans l'œuvre romanesque de Patrick Modiano », université Paris 3, 2002
  • Elena Andrééva-Tintignac, « L'écriture de Patrick Modiano ou la frustration de l'attente romanesque », université de Limoges, 2003
  • Timo Obergöker, « Écritures du non-lieu ; topographies d'une impossible quête identitaire : Georges Perec, Romain Gary, Patrick Modiano », université Nancy 2, 2003
  • Myoung-Sook Kim, « Imaginaire et espaces urbains : Georges Perec, Patrick Modiano et Kim Sung-ok », université Paris 3, 2007
  • Kwang Jin Lee, « Famille impossible, identité possible chez Patrick Modiano », université Paris 8, 2009
  • Hélène Maurud Müller, « Filiation et écriture de l'Histoire chez Patrick Modiano et Monika Maron », université Paris 3, 2009
  • Francis Delahaye, « L'invention de soi dans l'œuvre de Patrick Modiano », université Paris 4, 2012

Articles connexes

Liens externes


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