Ces deux cas particuliers du théorème sont en fait équivalents puisque (cf. ci-dessous) son énoncé peut se reformuler de façon symétrique en f et f−1. La première méthode s'adapte au cas où f−1 est seulement absolument continue[4]. La seconde s'adapte au cas général : il suffit de raisonner sur des intégrales de Stieltjes[4].
On peut aussi vérifier simplement qu'en tout point y de I2, le nombre dérivé de la fonction y ↦ yf−1(y) – F(f−1(y)) est bien égal à f−1(y), c'est-à-dire que
Supposons que , donc . La formule ci-dessus implique immédiatement
De même, avec et , il vient
Avec et , il vient
Historique
Ce théorème d'intégration, accompagné de sa justification géométrique en termes d'aire, et d'une démonstration supposant f−1 dérivable, fut publié en 1905 par Charles-Ange Laisant[1], qui la jugeait « d'une telle simplicité qu'[il avait] peine à croire nouvelle [cette] règle », mais cherchait à la répandre dans l'enseignement. Le résultat fut publié indépendamment en 1912 par un ingénieur italien, Alberto Caprilli[7].
Le théorème a été traité dans des publications destinées à l'enseignement. En 1955, F. D. Parker souligne son intérêt pour les premières années universitaires et en donne plusieurs applications[8]. Dans son Calculus de 1967, Michael Spivak propose en exercice les trois premières preuves ci-dessus, en détaillant la troisième (par les sommes de Darboux), qui traite le cas général. Dans un article de 1994[6], Eric Key rédige cette démonstration, qui souligne l'adéquation dans ce cas de la définition formelle de l'intégrale à l'intuition géométrique donnée par l'aire et insiste sur l'intérêt du théorème en s'appuyant sur Parker.
Soient U et V deux ouvertssimplement connexes du plan complexe. Supposons que f : U → V est un biholomorphisme, c'est-à-dire une bijection holomorphe dont la réciproque est holomorphe (f et f−1 admettent donc des primitives). Si F désigne une primitive de f, les primitives de f−1 sont de la forme